Le Recueil ouvert

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Section 4. État des lieux de la recherche

Les études italiennes sur les épopées romanes médiévales à travers les conférences de la Société Rencesvals (2/2)

Giulio Martire

Résumé

Cet essai, divisé en deux articles, se propose d’étudier les interventions présentées par les participants provenant d’Italie aux congrès de la Société Rencesvals entre 1955 et 2015. Cela nous permet, par induction, de saisir les lignes directrices des études italiennes sur les épopées médiévales, et de les replacer dans le contexte de la recherche littéraire en général de ces années.Dans ce deuxième article, nous étudions le Congrès de 2015 à Rome, qui a vu une forte participation italienne, et nous identifions les axes de recherche encore actifs en Italie grâce à un dépouillement des thèses doctorales consacrées aux épopées romanes au cours des dix dernières années.

Abstract

Italian Studies on Romance Medieval Epics Through the Conferences of the Société Rencesvals (2/2)”This essay, divided into two parts, studies the papers presented by Italian scholars at the conferences of the Société Rencesvals (1955-2015). In this way we can appreciate – by induction – the guidelines of Italian studies on medieval epics, and then connect them – by deduction – to the great themes of the humanistic research field from the past 60 years.
Here, in the second part, we shall concentrate on the 2015 Rome Conference, and follow the research axes that are still active in Italy through a study of the PhD theses dedicated to romance medieval epics in the course of the past 10 years.

Texte intégral

 

Cet article est le deuxième volet d’un dyptique consacré aux interventions des savantes et savants italiennes et italiens lors des congrès de la Société Rencesvals. Dans la première partie je me suis occupé de cerner les problèmes liés à la définition d’un corpus et d’un genre ‘épopée’, en parcourant les Congrès de 1950 à 2012. Ici nous nous focaliserons sur le Congrès romain de 2015, qui a vu une très importante participation de chercheuses et de chercheurs de nationalité ou de milieu italien. Puis, je consacrerai un paragraphe aux thèses de doctorat portant sur les épopées romanes médiévales en Italie dans les dernières dix années (2010-2020).

Les études italiennes sur les épopées romanes médiévales à travers les conférences de la Société Rencesvals – 2/2 : Rome 2015 ; thèses doctorales ; conclusions ; bibliographie analytique

II. Rome 2015

La conférence de Rome de 2015 est la dernière que nous allons considérer, car les actes du congrès 2018 ne sont pas encore parus. 

Les interventions des savants italiens y sont nombreuses : 22. Nous devrons donc procéder différemment de ce que nous avons fait jusqu’à présent. Pour éviter, surtout, une doxographie ennuyeuse, nous essaierons de vérifier si les grandes orientations de la recherche italienne sur les épopées sont toujours viables et exploitées. Ce sera aussi l’occasion de s’arrêter et d’essayer de dresser un bilan provisoire du matériel analysé. Les regroupements, qui renvoient à la fois à des positions méthodologiques et à des thèmes de recherche, sont les suivants : 1) “Légendes épiques / histoire et épopée” ; 2) “Quellenkritik et postérité italienne des chansons de geste” ; 3) “Mises en prose” 4) “Stilkritik et phénoménologie des structures formelles” ; 5) “Ecdotique / philologie textuelle et philologie matérielle” ; 6) “Sociologie et anthropologie du texte littéraire, étude des structures narratives et sémiologie”.

Comme dans toute bonne classificatio, les contaminations abondent, ce qui rend le tableau brouillé et très peu cartésien (lorsque, par exemple, l’enquête stylistique conduit à certaines considérations ecdotiques, ou lorsque l’étude des mises en prose met en évidence, comme cela arrive souvent, l’introduction de nouveaux éléments et de nouveaux styles du folklore dans une tradition narrative, etc.).

1. Légendes épiques ; histoire et épopée.

Le vénérable secteur de recherche sur les légendes épiques et la protohistoire du genre, au centre des études sur les chansons de geste depuis la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu’aux premières décennies du siècle suivant1, n’a pas eu beaucoup de succès en Italie dans la période récente (dans les premiers Rencesvals, on trouve seulement les interventions de Roncaglia, Ruggieri et Monteverdi, 1955) ; à l’ exception des études non dépourvues de mordant de Fassò, que nous avons déjà mentionné (voir ses travaux de 1982, 1985 et 2000), ce filon de recherche s’est épuisé presque complètement dans les temps plus récents, dans le contexte d’un affaiblissement de l’intérêt à cet égard aussi de la part de collègues étrangers. Dans ce contexte, seulement quelques travaux de Andrea Ghidoni se démarquent : avec une monographie et une série d’articles, Ghidoni reconsidère la question des origines de la tradition épique française, à partir des liens entre “histoire”, “mythe ethnique” et “mythe littéraire”2.

Cette démarche permet de facetter et de problématiser le modèle de transfert épique, qui théorise une dérivation directe de faits historiques plus ou moins anciens jusqu’au chansons telles que nous les connaissons, par des voies différentes (ex. Les cantilenae carolingiennes de Gaston Paris, les chants mérovingiens de Pio Rajna, etc.). L’intervention de Ghidoni à la conférence de Rome s’inscrit précisément dans cette ligne de recherche3 : il nous offre une comparaison entre deux schémas narratifs attribuables aux phases les plus anciennes de ce que l’auteur appelle le “genre gestique”4 : un modèle obsidional (actualisé par Frammento dell’AiaSiège d’Orange hypothétique et Siège de Narbonne assonancé) et un modèle hagiographique (Chanson de RolandChanson de GuillaumeGormund et Isembart). Certainement, le point de vue de Ghidoni, ici et ailleurs5 , se situe à mi-chemin entre les recherches diachroniques et “généalogiques”, sur l’élaboration des “légendes épiques” par les chansons des origines, et les recherches sémiologiques, de nature synchronique, que j’ai regroupés au dernier point de ma première partie. 

Rien d’autre sur le front des études des origines, à l’exception du beau volume collectif Rolando in Paradiso, qui contient, à côté d’une nouvelle édition du Fragment de l’Aja, quelques essais sur ce texte si important.

Le filon de recherche spéculaire, qui étudie les relations entre épopées et histoire, événementielle et “des institutions” (surtout celle contemporaine à la composition des récits en question) semble avoir connu un destin complètement opposé ; ou plutôt, le succès semble constant depuis la première conférence jusqu’à présent, grâce, sans doute, au haut niveau général des études historiographiques en Italie6 : d’autres auteurs s’inscrivent implicitement dans la ligne inaugurée par Roncaglia avec son discours de 1955 faisant écho aux études contemporaines de Frappier : Arnaldi, Baron et Simoni (1985), Wide (1994) , Barbero et Negri (1997), Piacenza ( 2009), jusqu’à Menichetti et Rachetta (2012), et aussi de nombreux chercheurs qui sont intervenus au congrès de Rome. Claudia Boscolo7 analyse l’Entrée d’Espagne, en attribuant son inspiration fermement à l’idéologie des seigneuries lombardes du début du XIVe siècle, en voie de se libérer des dépendances impériales. D’où, par exemple, la représentation d’un Roland presque comme un baron révolté, “progressivement qualifié de challenger de son oncle”8 ; Enfin, l’auteur confirme, sur la base de son enquête contextuelle, la datation de l’Entrée proposée “par des moyens philologiques” par Roncaglia et Renzi (1320).

Anna Carocci va dans la même direction9, en étudiant le reflet de l’histoire contemporaine (et de la guerre, dans ce cas) dans le Mambriano du Cieco da Ferrara et dans Li successi bellici seguiti al fatto di Gieradadda de Niccolò degli Agostini, qui reformule le dispositif narratif boiardesque (repris ensuite par l’Arioste) de l’irruption de l’histoire contemporaine dans le récit, au point de structurer sa conjointure. L’essai suivant, de Marco Dorigatti, étudie de la même façon, cette fois dans le chef-d’œuvre de l’Arioste, le rapport entre les deux plans “de la fable et [...] du réel, qui d’ailleurs [...] ne manquent pas de se croiser, échangeant leurs prérogatives”10. L’attention est portée notamment sur les modalités, tout à fait romanesques, de figuration de certains personnages “extérieurs” de la grande histoire des temps de l’auteur. Mais d’’autre part, sur le plan “intérieur”, Dorigatti étudie la représentation du personnage de l’empereur Carlo, déchiré entre “une tendance centripète, qui tend à concentrer le pouvoir vers l’autorité impériale, et une force centrifuge qui agit sur les personnages en les poussant à s’opposer à l’autorité centrale et à rechercher des espaces autonomes et individuels”11.

En plus de ces interventions, explicitement liées aux disciplines historiographiques, signalons, dans le cadre de la conférence de 2015, le fort penchant en ce sens des essais de Morlino (sur Aquilon de Bavière) et Colombo Timelli (sur les milieux de réception des mises en prose épiques du XVe siècle)12. Plus généralement, le retour à l’étude de la relation entre histoire et épopée semble témoigner d’une “faim de réalité” très salutaire après l’ivresse autoréférentielle et textocentrique de la pseudo-postmodernité13. Des appels qui sont sains à condition toutefois que cela ne se renverse pas tout de suite dans un nouveau-réalisme naïf qui voit dans le texte un reflet (ou éblouissement) direct de la réalité factuelle. Si le reflet existe (un fait de culture ne peut exister hors de l’histoire), ce sera le reflet d’un prisme ou d’un miroir convexe14 : cela a été montré de façon praticulièrement nette par les historiens médiévaux qui ont abordé l’étude des épopées françaises, comme Barbero15 et plus récemment Davide Esposito ; ce dernier a consacré un livre, et ensuite un article, à la fonction “mythomotrice” du chronotope carolingien16, et donc aux fondements ethnosymboliques, nourris surtout d’épopée, de la construction nationale française.

2. Quellenkritik et postérité italienne des chansons de geste

L’étude des sources épiques utilisées par les auteurs italiens qui ont continué et reformulé la “matière de France” est l’un des champs de recherche les plus exploités, positionné fructueusement à mi-chemin entre spécialités différentes et donc extrêmement interdisciplinaire. Sans parler du travail des pères nobles de ces recherches (Pio Rajna avant tous), on constate un intérêt continu à cet égard de la part des Italiens tout le long de l’histoire des conférences de la Société Rencesvals : à preuve, les nombreuses interventions de Ruggieri (1955 , 1959, 1961 , 1964 , 1973), celles d’ Eusebi en 1961 et de Monteverdi de la même année, de Boni (1961, 1976 ), Melli ( 1985, 1994) , et plus récemment de Furlati (1997 et 2000 ), Bisson (2000) , Pavlova (2012 ) et Strologo (2012). Quant à la conférence 2015, on pense à l’intervention de Moretti et Strologo17 , qui nous offre un commentaire sur l’épisode de la prise de Lucerne dans les Fatti de Spagna ; et à celle de Pavlova18 qui étudie la représentation du roi sarrasin dans le Furioso. Parmi les ouvrages majeurs récemment consacrés au sujet, il faut surtout noter la récente monographie de Strologo consacrée à la “Spagna” dans la littérature chevaleresque italienne et le volume très important de Giovanni Palumbo sur le succès du matériel rolandien en Italie au Moyen Âge19.

3. Étude des mises en prose et traductions épiques

L’étude des prosifications n’est pas beaucoup pratiquée par les savants italiens dans le contexte des conférences du Rencesvals, alors qu’il est l’objet centrale des recherches françaises dès le début du XXe siècle. En revanche, le sujet des traductions de la matière de France est beaucoup plus présent. Au cours de ces congrès, nous trouvons les interventions de Vitale-Brovarone sur les techniques de traduction utilisées par Andrea da Barberino pour sa mise en prose italienne de Huon d’Auvergne (1976), et de Melli sur les prosifications de Fierabras (2000). Dans la conférence romaine de 2015, Maria Colombo Timelli est la seule italienne qui s’occupe des proses de matière épique du XVe siècle, tandis que Negri étudie l’Aspramonte anonyme mentionné par l’incunable Palatino E. 6. 1. 38 conservé auprès de la Biblioteca Nazionale de Florence, daté d’environ 149020. Même en dehors des réunions de la Société, les contributions italiennes consacrées à la prose épique sont très peu nombreuses : les études de Boni sur Aspramonte en prose, une édition de Adelaide Mattaini pour Rizzoli de quelques passages des mises en prose de matière française de A. da Barberino et deux articles de Luongo21 : le premier se concentrant sur la mise en prose française du premier noyau cyclique de Guillaume d’Orange, le second considérant le même matériau narratif dans la prose du Barberino dans les Nerbonesi22.

4. Stilkritik et phénoménologie des structures formelles

En Italie, la leçon de Leo Spitzer, dans son application aux études épiques, a exercé son influence surtout sur l’école de Padoue de Alberto Limentani. Parmi les nombreuses contributions du maître, il faut citer les interventions aux congrès de 1961, 1973 et 1978. Quant aux autres savants qui ont abordé ce type de recherche et qui ont participé aux conférences de la Société, on peut mentionner Vitale-Brovarone et Peron (1978), Melli (1982, 1985 et 2000), Carlo Beretta (1988). Nous citerons aussi, de manière séparée puisqu’elles sont déjà rassemblées parmi les études sur les origines du genre, les interventions de Fassò sur l’histoire des formes de la chanson de geste (formules entre épopée et hagiographie, en 1982, et études sur le décasyllabe épique, en 1988). Le filon semble toujours vivant, comme le montrent les interventions lors de l’entretien de 2015 entre Paradisi et Perrotta et Mascherpa23. Paradisi étudie les formes et les fonctions du strophisme épique (laisse d’alexandrins) dans deux ouvrages historiographiques, Roman de toute chevalerie de Thomas de Kent et Chronique de Jordan Fantosme, dont l’utilisation ne serait pas orientée vers l’attribution de marques de qualité épique à la matière racontée, mais plutôt due “à sa validité en tant que structure convenable à la narration du matériel historique”24. En revanche, Perrotta et Mascherpa comparent certains éléments du lexique de Devisement dou monde et de la Chanson de Roland, qui suggéreraient “un contact sémantique, symbolique et donc lexical entre des lieux spécifiques”25 des deux ouvrages.

5. Ecdotique et philologie matérielle (et histoire de la philologie)

Nous allons regrouper dans ce paragraphe deux directions de recherche qui savent se différencier mais qui procèdent souvent l’un à côté de l’autre (et, plus précisément, la seconde de façon auxiliaire par rapport à la première). 

L’excellence des études ecdotiques italiennes est telle qu’elle n’a pas à être rappelée26 : pour cette raison, nous ne citerons pas toutes les interventions des Italiens aux Rencesvals reposant sur des problèmes de critique textuelle. D’ailleurs, on s’est déjà suffisamment attardé sur les études de Segre sur la Chanson de Roland (1961, 1964, table ronde de 1974), celles de Boni sur Aspremont, les nombreuses interventions de Ruggieri et Melli, entre autres. 

La tradition a été recueillie ces dernières décennies, outre Negri (1985), surtout par les savants impliqués dans le projet d’édition du corpus de la Chanson d’Aspremont (aux Rencesvals : Palumbo, Rinoldi, Di Luca, Mascitelli), et, dans le domaine de la philologie matérielle, par Roncaglia (1978) et surtout Careri (2000, 2006).

Quant à la conférence romaine de 2015, Rinoldi27 traite des problèmes théoriques (et éditoriaux) posés par la forme-cycle ; entre autres : que peut-on appeler “cycle” ? comment fonctionnent les groupements cycliques ? Quel est le niveau d’autonomie des chansons cyclisées et des épisodes dans lesquels elles se divisent à leur tour ? Existe-t-il une spécificité du cycle épique par rapport au cycle romanesque ? Quand et comment une chanson sorte-elle d’un cycle pour devenir autonome ? Étant donné le cycle en tant que système organique, est-il utile de publier des scribal versions de manuscrits cycliques entiers ? Les problèmes théoriques et ecdotiques soulevés par les mises en cycle sont également présents dans la réflexion de Cesare Mascitelli28, qui étudie la relation entre les concrétions de la légende de Beuve de Hantone de Bovo Laurenziano et de la Geste Francor transmise par le témoin V13. On trouve ensuite l’intervention “diptyque” de Fabio Barberini et Anna Ferrari29, qui s’attachent à nouveau aux problèmes éditoriaux de la Chanson de Roland rapporté par le ms. O, en remettant en cause l’hypothèse de correction de certains cruces de la part des éditeurs du poème. Marco Veneziale30 analyse la correspondance du maître dalmate Adolfo Mussafia, y trouvant des traces d’un projet, jamais réalisé, d’édition de l’Entrée d’Espagne, restituant ainsi un milieu philologique très vivant italo-français très vivant tout le long de la seconde moitié du XIXe siècle. Paolo di Luca31 étudie les techniques de raccourcissement dans l’abrégé de la Chanson d’Aspremont transmis par le ms. P5. Ces interventions, selon Di Luca qui suit les traces de Delbouille, ne devront pas être étudiées en s’appuyant sur l’hypothèse d’une tradition mémorielle des poèmes (comme l’a soutenu la vulgate romantique et post-romantique), mais en considérant plutôt la volonté délibérée de copistes-auteurs : soit pour satisfaire les attentes d’un destinataire particulier, soit pour des raisons de “goût personnel” (ce qui semblerait être le cas du ms. P5). Finalement, Palumbo aborde le cold case32 de la localisation et datation de la Chanson d’Aspremont, en discutant attentivement le status quaestionis et opposant au “dogme communément admis” une série “de verbes au conditionnel, de ‘peut-être’, et de ‘sans doute’”33

6. Sociologie et anthropologie du texte littéraire, étude des structures narratives, sémiologie

En notre époque de cultural studies et de syncrétismes méthodologiques (il suffit de penser au récent “paradigme transmédial”) il faut rappeler que la philologie romane peut se vanter d’une tradition séculaire et théoréthiquement solide d’enquêtes démo-antropologiques appliquées aux textes culturels. Il suffira de citer les noms d’Aleksandr Nikolaevič Veselovskij et son école (continuée indirectement et plus récemment par Eleazar Moiseevič Meletinskij, qui n’était pas philologue roman au sens strict mais se concentrait avec une grande perspicacité sur les littératures romanes médiévales34), Gaston Paris et, parmi les Italiens, Pio Rajna et Alessandro D’Ancona avec leurs élèves Paolo Toschi et Francesco Novati35. L’osmose entre sciences sociales et philologie, surtout romane, est intense depuis le début des disciplines respectives ; cependant, nous devrons observer, avec Carlo Donà, que de nos jours “entre la philologie et l’anthropologie il n’y a plus de langue commune”36. On observe spécialement le rejet de la part des nouveaux philologues romans (contrairement aux collègues classicistes37) des outils de mythocritique et d’anthropologie, culturelle et des religions, qui (pour citer Avalle) sont fondamentalement les seuls à pouvoir être utilisés pour l’interprétation de certains “signes culturels d’interprétation littéraire”38, spécialement ces “blocs erratiques provenant d’un autre âge"39 particulièrement opaques et qu’il faudra forcément étudier avec une boîte à outils plus grande que celle de la philologie. Si on nous permet une prise de position personnelle, Dans un autre sens encore (complémentaire du précédent), il nous semble que les conceptualités développées surtout par les folkloristes et les anthropologues sont indispensables à nos études : à savoir, dans l’étude de la dialectique entre les niveaux de culture qui est variablement fixée dans nos textes. Il est évident que s’il s’agit dans un cas de trouver le référent ethnologique du “macrosigne narratif” faisant l’objet de l’enquête (motif, intrigue, etc.), il faudra aussi (et peut-être surtout) colloquer sa mise à jour littéraire dans ce champ de poussées et contre-poussées sociales plus ou moins féroces qu’est l’histoire40. La lutte laisse des cicatrices et des mutilations inévitables, et ces dernières forment les reliefs que, selon l’anthropologie gramscienne de Cirese et son école, on appellera les “dénivelés intérieurs de culture”41.

Comprendre l’articulation des niveaux de culture dans le texte nous permettra d’apprécier correctement de nombreuses qualités de l’œuvre que nous abordons : l’écart qui existe entre elle et ses conspécifiques42, sa place dans le panorama historico-évolutionniste des genres littéraires ; et, avec un peu de chance, sa beauté aussi, tant pour les contemporains que pour la postérité (à savoir, nous). Surtout, cela nous permettra d’apprécier, à partir des pages de l’œuvre, la variété des voix (“plurivocité” en termes bakhtiniens) qui sont entrelacées dans nos textes43 . Nous sommes donc à la croisée des chemins entre l’anthropologie et la sociologie ; le même croisement d’où partent, du côté historiographique, les hypothèses de travail des annalistes français, et parmi ceux-ci surtout les médiévistes Jacques Le Goff et Jean-Claude Schmitt. Il est évident qu’ici nous ne pourrons pas dresser, même pas brièvement, un profil historique de ces directions de recherche ; il suffit de rappeler, comme déjà mentionné, que dans ces derniers temps, en Italie, la place occupée par les études des littératures romanes médiévales est aussi mince du point de vue quantitatif qu’excellente du point de vue de l’élaboration théorique et des résultats herméneutiques.

Ceci est encore plus vrai dans les études sur les épopées qui se prêteraient particulièrement à un traitement anthropologique dans au moins deux directions : 1) pour en tracer les tramages “traditionnels”, plus solidement présents dans les contes héroïques qu’on ne l’admet dernièrement44, et d’évaluer leur entrelacement avec des systèmes culturels différents et plus précisément définissables (“seigneurial”, “courtois”, “ecclésiastique-théologique”, etc.) ; 2) pour en tracer la réabsorption suivante dans les méthodes de recréation et de fruition du folklore (et tout entrelacement éventuel avec des intrigues traditionnels aux origines différentes), jusqu’aux temps plus récents : nous pensons, par exemple, à l’immense popularité obtenue par les personnages de la Chanson des Quatre fils Aymon45, des proses de matière française de Andrea da Barberino, de l’Opra dei Pupi, etc. Pour revenir à nos Rencesvals, les quelques interventions d’inspiration sociologique et anthropologique des savants italiens sont d’une qualité indéniable : Li Gotti (1955), Mancini (1967 et 1978), Pasero (1982), Fassò (1982, 1988, 2000), Luongo (1991, 2000), Abbati (2000). Deux contributions de Maria Luisa Meneghetti (1978, 1985), plus proprement sémiologiques, sont tangentielles à ce domaine ; de même, Paul Rinoldi (2009) s’occupe du folklore “animalier” mais il le fait davantage en érudit qu’en anthropologue.

Relèvent également de ce courant d’anthropologie et sociologie du texte littérairs les interventions d’Antonella Sciancalepore46, Gabriele Sorice47 et Antonio Pioletti48. Sciancalepore étudie la nature de chevaliers-bêtes des Aimonides (notamment dans le fameux épisode de l’exil dans les bois des protagonistes de Renaud) entre chanson de geste française, Cantari di Rinaldo da Monte Albano et Cantari del Danese : à des degrés différents (moins par exemple dans le Rinaldo), chacun des trois textes montre un héros qui se déplace à la frontière entre humanité et animalité, et parfois bien au-delà, confirmant la nature limite du plus aimé des “vassaux rebelles”. La perspective de Sciancalepore se situe à l’intersection entre anthropologie culturelle et posthuman studies (fermement, me semble-t-il, mais avec un accent théorique moins prononcé que dans sa monographie sur le sujet49). Gabriele Sorice suit le même chemin en décrivant la “phénoménologie multiforme de l’invulnérabilité et du cannibalisme épiques”50, qui remonteraient en bref aux “croyances folkloriques traditionnelles”51. Là aussi un hybride entre guerrier et bête semble miroiter sous les formes littéraires, le berserker scandinave (mais probablement déjà germanique), invulnérable aux coups et anthropophage52. L’intervention de Cristina Dusio53 se place dans une perspective partiellement analogue : l’objet de l’étude est le “signe-personnage” (à la suite d’Avalle, auquel l’auteure se réfère54) du chat-diable Chapalu dans un corpus de chansons de geste et d’autres ouvrages qui en découlent (Bataille LoquiferEnfances RenierChevalerie Ogier etc.). Finalement, l’intervention de Pioletti aborde les transformations du chronotope épique entre cycle carolingien et Opra dei pupi, se plaçant à mi-chemin entre une sémiologie fortement influencée par celle de Segre55 et ces études sur la littérature populaire qui intéressaient déjà les maîtres du passé (spécialement dans les milieux siciliens, comme Li Gotti et Pitré, et comme Pioletti lui-même).

Nous allons conclure avec quelques mots sur la vitalité des études de ce type en Italie (toujours à travers notre prisme des congrès du Rencesvals). Il me semble que la métaphore la plus satisfaisante est probablement celle bien usée du fleuve karstique : le lien entre philologie romane et sciences sociales était, au départ, très étroit et découvert, également en raison de la proximité de milieu entre les spécialistes des deux champs (par exemple, Ettore Gotti Li se trouve être l’élève du grand démologiste Giuseppe Pitré ; inversement, Paolo Toschi a des relations très étroites avec les philologues romans Bertoni, Monteverdi et Schiaffini). Ensuite, on observe un affaiblissement global de ces directions de recherche, qui retrouveront pourtant une nouvelle vitalité à la faveur de l’émergence de nouvelles et fortes orientations critiques : progressivement l’historicisme gramscien, la Nouvelle Histoire et l’anthropologie historique, la culturologie et la sémiologie slave, et enfin les cultural studies replaceront au cœur des études médiévales l’intérêt pour le monde extérieur.

L’histoire commune entre la philologie médiévale et les sciences démoanthropologiques est ancienne et lumineuse, mais non sans opposition ; en général, les dernières décennies semblent marquées par une certaine peur de la théorie, ce qui semble avoir produit, en philologie, un néo-positivisme un peu naïf, déguisé en retour à d’(imaginaires) approches textuelles, linguistiques et codicologiques-matérielles, “dures et pures” du passé56. Le résultat du processus, entre autres, est une rétrogradation de cette “perspective mixte” qui est indispensable selon le point de vue des maîtres ; une rétrogradation qui, Donà l’observe, est souvent revendiquée ouvertement et avec plus qu’une pincée de cet orgueil des “bien nés” désormais réduits à la misère : en continuant avec la métaphore, le stemma, en suivant encore Donà, sert davantage à ennoblir ceux qui le retracent (ou à appeler une noblesse désormais fanée et parasitaire) qu’à décrire la réalité des choses : dans l’héraldique comme dans l’ecdotique57.

III. Thèses de doctorat 

Un bon moyen de constater la continuité et la discontinuité des filons de recherche que nous avons identifiés est certainement une comparaison avec les thèses de doctorat récemment consacrées aux épopées romanes par des chercheurs italiens ou formés en Italie. Comme annoncé, nous nous limiterons aux années 2010-2020, pour une question de disponibilité du matériel (il serait assurément bon d’étendre aux thèses appartenant à des domaines disciplinaires contigus au nôtre – histoire médiévale, études italiennes, etc. – mais ce serait un autre travail). Un travail de recensement et de classement des thèses de doctorat nécessite également une série d’arbitrages particulièrement durs, car ce sont des travaux longs et composites et souvent centrés sur plus d’un axe de recherche. La classification que nous utiliserons sera calquée sur celle proposée pour les interventions aux Rencesvals, avec cependant quelques réductions et confluences de catégories importantes.

1. Légendes épiques / histoire et épopée

Dans le premier groupe, sous-représenté même au sein des Rencesvals, on ne trouve que la thèse d’Andrea Ghidoni, soutenue à l’Université de Macerata en 2013. Le travail de Ghidoni est divisé en deux parties : le premier pan consiste en une reconsidération innovante du discours sur les origines des chansons de geste antiques françaises, la seconde est centrée sur une nouvelle édition critique de la chanson ancienne de Gormund et Isembart, comprenant une étude codicologique et linguistique, des notes lexicales et des notes métriques (particulièrement importantes dans ce cas, à cause de la nature formellement très particulière de ce court poème). Nous ne pourrons pas nous attarder sur l’œuvre de Ghidoni, qui d’ailleurs a été mentionnée à plusieurs reprises : il suffira de dire que son interprétation du “discours sur les origines” est fortement débitrice de la poétique historique de Veselovskij, à laquelle il emprunte une vision que l’on pourrait dire organiciste de l’évolution des genres narratifs. Une monographie a été produite à partir de chacun des deux panneaux du diptyque.

2. Mises en prose et traductions d’épique

La thèse de doctorat de María Sagrario del Río Zamudio a été soutenue en 2015 à l’Universidad Complutense de Madrid, mais elle était dirigée par l’italien Alessandro Vitale-Brovarone. Elle consiste en une édition critique et une étude approfondie de la Storia de Ugho da Vernia d’Andrea da Barberino, tirée du Huon d’Auvergne. La thèse de Vincenzo Cassì, elle, propose une édition critique du Cantare di Giusto Paladino, soutenue en 2017 à l’Université de Sienne. Celle de Caterina Casati, en préparation à l’École Pratique des Hautes Études, vise à analyser les traditions textuelles périphériques d’un corpus de chansons de gestes : ce sont des versions et des réadaptations italiennes et scandinaves du sujet d’Aspremont et de la légende Ogier il Danese ; à mi-chemin, donc, entre romanistique et germanistique.

3. Ecdotique et philologie matérielle

Ce groupe est de loin le plus nombreux (aussi parce que le “genre” de la thèse de doctorat se prête particulièrement à l’édition critique). Citons tout d’abord la thèse de Cesare Mascitelli, sur le manuscrit franco-italien fr. Z 13 (256) conservée à la Biblioteca Marciana et témoin de la Geste Francor, (Université de Sienne, 2016). Dans la même université, l’année suivante, Cristina Dusio soutient sa thèse qui consiste en une édition de la Bataille Loquiferchanson de geste du petit cycle de Guillaume d’Orange. En 2017, à l’Université de Paris IV Sorbonne et à l’Université de Roma Tre, Floriana Ceresato soutient sa thèse sur l’Anseïs de Carthage préservé par le ms. Paris, BNF, fr. 1598 : une transcription sémi-diplomatique du codex est suivie d’une étude ecdotique détaillée de la branche franco-italienne du poème (représentée par le codex susmentionné conjointement aux fragments appelés et i) et de ses relations avec les autres témoins de la geste. 

En 2019, trois thèses d’épique. Celle d’Andrea Tondi est une édition critique de l’Histoire des Albigeois, prosification tardive de l’occitane Chanson de la croisade contre les Albigeois. Celle de Elena Podetti, soutenue entre l’Université de Padoue et l’Université de Strasbourg, est un travail évoluant sur deux fronts : le premier consiste dans l’édition critique de ce qu’on appelle la Chanson d’Yde et Olive (en réalité trois unités narratives distinctes), appartenant au cycle Huon de Bordeaux ; le second volet nous offre un riche commentaire de l’œuvre, explorant son mélange des genres (hagiographie, conte et roman) et la postérité littéraire entre la France et l’Italie. La thèse de Gabriele Sorice (Université de Trente), propose, elle, une édition critique du Huon de Bordeaux en alexandrins rapporté par le ms. Paris, BnF, fr. 1451. 

Enfin, je me permets de mentionner ma thèse, soutenue en 2020 à l’Université de Macerata, en collaboration avec l’École Pratique des Hautes Études, où je tente de fournir une nouvelle édition critique du Moniage Guillaume longue, une chanson de geste qui clôture le petit cycle de Guillaume d’Orange. Cette édition est précédée par une étude ecdotique et suivie d’une analyse des structures narratives et des modèles culturels de sa première et de sa quatrième branche.

4. Sociologie et anthropologie du texte littéraire, étude des structures narratives et sémiologie

Il n’y a pas beaucoup de matériel à signaler dans ce secteur, sinon la thèse d’Antonella Sciancalepore, soutenue en 2015 entre l’Université de Macerata et l’Université d’Édimbourg, qui explore les aspects du thériomorphisme guerrier dans un très large corpus de chansons de geste et de romans. 

Néanmoins, certaines sections des travaux précédemment examinés exploitent plus ou moins intensément les méthodes et les intérêts d’investigation des sciences humaines (démoanthropologie et sociologie historique) ou des sciences du texte (sémiologie) : voir la thèse de Ghidoni, au fort penchant sémiologique, celle de Podetti, intéressée par le contact entre les genres narratifs (tant cultivés que “populaires”) et, si vous me l’accordez, la troisième section de la mienne, à mi-chemin entre folkloristique et narratologie.

Conclusions

Peu de choses seront ajoutées en conclusion, car les résultats partiels ont été indiqués en cours de route. 

Notons simplement que, au-delà de son intérêt “pratique” (pour la compilation des status quaestionis, etc), une enquête de ce type a peut-être un intérêt théorique : menée sur un corpus fini, composé d’études portant sur des textes que l’on pose a priori comme épiques (“Société pour l’études épopées romanes”), elle nous permet de mettre en lumière le moment objectif de la classification de ces textes dans la catégorie « épopée ».

Mais ce point de vue – qui se limite à constater la participation de certaines entités à un groupement donné, de façon, donc, synchronique – n’est pas suffisant quand l’on aborde le monde conceptuel des catégories, si complexe et poreux. Un des résultats intéressants de cette enquête est ainsi l’identification d’un rapport de subordination hiérarchique entre trois des “éléments différentiels” qui caractérisent les épopées romanes face à d’autres genres narratifs, à savoir a) l’élément formel (laisses de décasyllabe ou alexandrins) ; b) l’élément thématique (notamment guerre et/ou exploits héroïques) ; c) l’appartenance à une sémiosphère déterminée par des chronotopes définis : la “matière” (matière de France, matière d’Espace). L’intéressant est en effet que les deux premiers éléments sont subordonnés au troisième.

Les anciennes chansons des saints, par exemple, ne pouvant pas être formellement distinguées des chansons de geste, ne sont considérés que par rapport à ces dernières (Segre, Fasso). De même, les romans d’Alexandre, parfois formellement équivalents aux chansons de geste (au point de donner son nom au vers standard pour la poésie narrative “épique” à partir du XIIIe siècle, le dodécasyllabe césuré que nous appelons vers alexandrin), ne sont jamais traités, sinon de façon périphérique (Rinoldi 2009). 

Parmi les absences remarquables, on notera ainsi qu’on ne trouve aucun essai sur les épisodes franchement guerriers de romans arthuriens en vers ou en prose (voir par exemple les suites du Perceval ou certains épisodes de la Vulgate), ni aucune intervention qui ait pour thème les romans de la matière d’antiquité (ThèbesTroieEnée), qui pourtant organisent leurs événements autour d’une guerre et qui puisent une partie de leur matériel, leur inspiration en somme, plus ou moins directement aux épopées anciennes. Il me semble que c’est bien le troisième des “éléments différentiels” (la “matière”) qui est discriminant – comme Jean Bodel l’a déjà noté à la fin du XIIe siècle. C’est vrai en ce qui concerne les récits en français et en italien considérés par les savants du Rencesvals – “matière de France” et œuvres italiennes qui s’en inspirent. C’est vrai également en ce qui concerne les (quelques) interventions des ibéristes : elles sont centrées pour la plupart sur la matière d’Espagne (Limentani 1978, Meneghetti 1978 et 1985, Luongo 2000). De même, c’est la matière des contes qui donne le ton à l’essai de Di Stefano (2003) qui étudie les deux composantes d’inspiration du romancero viejo (“d’Espagne”, “de France”).

Comme on l’a dit plus haut, une analyse objective d’une désignation collective (dans ce cas, d’un genre narratif : l’“épopée romane”) est nécessaire mais insuffisante. Il me semble que le terrain qui s’ouvre sous nos yeux est entièrement dialectique : les termes de la classification doivent être à la fois objectifs (ce qui nous apparaît immédiatement évident lorsque nous étudions un groupe et donc un échantillon qui voudrait le représenter) et subjectifs (les critères de conformité de l’individu aux caractéristiques du groupe, et donc la dimension historique de l’ensemble, l’histoire de son agrégation). La dialectique, comme son application à la critique de l’économie politique et en particulier à la description de la marchandise nous l’enseigne, nous permettra peut-être de réattribuer aux groupements (et dans ce cas spécifique aux genres littéraires) le caractère dynamique propre à toute construction de l’homme : au-delà du réalisme du passé, au-delà du nominalisme du présent.

Voilà que les quelques réponses se sont transformées en de nombreuses questions.


1 Voir Paris, Gaston, Histoire poétique de Charlemagne, Paris, Franck, 1865 ; Bédier, Les légendes épiques, 4 voll. ; en Italie, Rajna, Pio Le origini dell’epopea francese, Firenze, Sansoni, 1884 et Siciliano, Italo, Les origines des Chansons de Geste. Théories et discussions. Traduit de l'Italien par P. Antonetti, Paris, Picard, 1951. Nous renvoyons à ce dernier pour une brillante et détaillée discussion des théories sur les origines des épopées françaises.

2 Voir Ghidoni, Andrea, Per una poetica storica delle chansons de geste. Elementi e modelli, Venezia, Edizioni Ca’ Foscari, 2015, notamment le chap. 3, p. 25-31.

3 Ghidoni, Andrea, “Modello ossidionale e modello agiografico : patterns a confronto nella preistoria delle chansons de geste”, in ‘Par deviers Rome m'en renvenrai errant’. Atti del XXème Congrès International de la Societé Rencesvals pour l’étude des épopées romanes. Rome, Université ‘La Sapienza’ (20-25 juillet 2015), Careri, Maria, Menichetti, Caterina, Rachetta, Maria Teresa (éds.), p. 515-526.

4 Voir ici-même Ghidoni, Andrea, Per una poetica storica, p. 9, n.1. ; id, “Chansons de geste ou épopée ? Tendances récentes et nouveaux développements ‘anthropo-littéraires’ dans l’étude de l’épopée romane”, Le Recueil Ouvert, volume 5 (2019), http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/335.html.

5 Voir le récent Ghidoni, Andrea, L’eroe imberbe. Le enfances nelle chansons de geste : poetica e semiologia di un genere epico medievale, Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2018.

6 Pensons, par exemple, au magistère très prolifique de Giovanni Tabacco à Turin.

7 Boscolo, Claudia, “Politica lombarda trecentesca nell’Entrée d’Espagne”, in ‘Par deviers Rome’, p. 19-26.

8 Ibid., p. 21 ; “caratterizzato gradualmente come lo sfidante di suo zio”, orig.

9 Carocci, Anna, “Guerra romanzesca e guerra romanzata : due casi fra Boiardo e Ariosto”, in ‘Par deviers Rome’, p. 41-52.

10 Dorigatti, Marco, “Figure del potere nell’Orlando furioso”, in ‘Par deviers Rome’, p. 53-66, p. 53 ; “della favola e […] della realtà, che peraltro […] non mancano di intersecarsi scambiando le loro prerogative”, orig.

11 Ibid., p. 65 ; “una tendenza centripeta che tende a relegare il potere nell’autorità imperiale, e una forza centrifuga che agisce sui personaggi spingendoli a contrastare l’autorità centrale e a cercare spazi autonomi e individuali”, orig.

12 Morlino, Luca, “Personaggi italiani, scenario africano e ‘umanesimo cavalleresco’ nell’Aquilon de Bavière di Raffaele da Verona”, in ‘Par deviers Rome’, p. 111-120 ; Colombo Timelli, Maria, “Le XVe siècle : proses et renouvellements”, in ‘Par deviers Rome’, p. 277-294.

13 À l’exclusion de l’école de Erich Köhler à Heidelberg, continuée en Italie par Mario Mancini, d’approche dialectico-materialiste et intéressée à l’investigation des rapports entre texte et extra-texte, toujours complexes et idéologiquement denses. Les lignes méthodologiques de cette école sont exposées sous forme de programme en Köhler, Erich, Tesi per una sociologia della letteratura. Maria Luisa Meneghetti est elle aussi très attentive depuis toujours à saisir les reflets de la réalité extratextuelle (milieux de réception, fruition et production) dans le système des genres littéraires romanes (voir surtout son déjà cité Il pubblico dei trovatori). A propos de misères et grandeurs du textocentrisme, voir Pasero, Nicolò, Marx per letterati. Sconvenienti proposte, Milano, Meltemi, 1998.

14 Voir Pasero, Nicolò, Marx per letterati.

15 Voir les essais déjà cités ou la note supra.

16 Esposito, Davide, Il mito di Carlo Magno : Alle origini dell'identità francese, Il Terebinto Edizioni, Avellino, 2015 ; donc id., “Charlemagne Mythomoteur : propaganda politica nel Basso Medioevo", Politics. Rivista di Studi Politici n. 7, 1/2017, p. 123-137. La notion de “mythomoteur” est développée par le politologue Anthony Smith, dans son cadre analytique des nationalismes, appelé ‘Ethno-symbolism’ ; voir Smith, Anthony David Stephen, Myths and Memories of the Nation, Oxford University Press, 1999.

17 Moretti Frej-Strologo, Franca, “Intorno all’episodio della presa di Lucerna nei Fatti de Spagna : proposte per un commento”, in ‘Par deviers Rome’, p. 89-110.

18 Pavlova, Maria, “L’immagine del regnante saraceno nell’Orlando furioso”, in ‘Par deviers Rome’, p. 131-142.

19 Palumbo, Giovanni, La “Chanson de Roland” in Italia nel Medioevo, Roma, Salerno, 2013.

20 Colombo Timelli, Maria, “Le XVe siècle : proses et renouvellements”, in ‘Par deviers Rome’, p. 277-294. ; Negri, Antonella, “Il poema epico-cavalleresco anonimo El libro chiamato Aspramonte (Firenze, BNC, Palatino E.6.1.38)”, in ‘Par deviers Rome’, p. 591-600.

21 Boni, Marco, “L'Aspromonte [sic] quattrocentesco in ottave”, in Studi in onore di Carlo Pellegrini, Torino, Società editrice internazionale, 1963, p. 43‑59 ; id., “Il manoscritto marciano fr. IV e l'Aspramonte trecentesco in prosa”, in Miscellanea di studi dedicati a Emerico Várady, Del Grande, Carlo (éd.), Modena, STEM/Mucchi, 1966, p. 175-179 ; id., “Il prologo inedito dell'Aspremont del manoscritto di Chantilly”, Convivium, 30, 1962, p. 588-602 ; id., “Ricerche di ‘fonti’ e critica testuale”, Studi e problemi di critica testuale, Bologna, Commissione per i testi di lingua (Collezione di opere inedite o rare, 123), 1961, p. 93-110. Romanzi dei reali di Francia, a cura di Adelaide Mattaini, Milano, Rizzoli (I classici Rizzoli), 1957. Il s’agit d’une édition de vulgarisation : le texte, bien que bien composé, n’est pas justifié scientifiquement (ils manquent des notes philologiques et une explicitation des critères d’édition). Luongo, Salvatore, “Il ‘piccolo’ ciclo di Guglielmo nel Roman in prosa”, in La “Chanson de geste” e il Ciclo di Guglielmo d’Orange, p. 382-403 ; id., “Il ‘nucleo ciclico’ ‘Couronnement de Louis’, ‘Charroi de Nîmes’, ‘Prise d’Orange’ nelle ‘Storie Nerbonesi’ di Andrea da Barberino”, in La tradizione epica e cavalleresca in Italia (XII-XVI sec.), p.141-72.

22 Plus substantiel est l’intérêt des Italiens pour les mises en prose d’autre genre, notamment romanesque : voir entre autres les volumes aux soins de Colombo Timelli, Barbara Ferrari e Anne Schoysman : Mettre en prose aux XIVe -XVIe siècles, Maria Colombo, Barbara Ferrari, Anne Schoysman (dir.), Turnhout, Brepols, 2010 ; Pour un nouveau répertoire des mises en prose. Romans, chansons de geste, autres genres, Maria Colombo Timelli, Barbara Ferrari, Anne Schoysman (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2014. Et, par les mêmes savantes, avec François Suard, le Nouveau Répertoire de mises en prose (XIVe -XVIe siècle), Paris, Classiques Garnier, 2014. Parmi les travaux les plus récents dédiés aux proses de matière arthurienne, voir les travaux du ‘Gruppo Guiron’, promu par la Fondazione Ezio Franceschini, Università di Siena, Università di Zurigo e Università di Liegi; et le travail séminal, à mi-chemin entre ecdotique et narratologie, de Nicola Morato, Il ciclo di “Guiron le Courtois”. Strutture e testi nella tradizione manoscritta, Firenze, Edizioni del Galluzzo per la Fondazione Ezio Franceschini, 2010 ainsi que l’édition monumentale du Cycle de Guiron le courtois, aux soins du Groupe), les études de Bertolucci Pizzorusso et de Fabrizio Cigni surtout quant à la zone toscane et les travaux sur les proses de matière tristanienne de Roberto Tagliani.

23 Paradisi, Gioia, “Ricezione del discorso epico e riuso delle forme. La lassa di alessandrini nel Roman de toute chevalerie di Thomas de Kent e nella Chronique di Jordan Fantosme”, in ‘Par deviers Rome’, p. 601-612. Perrotta, Annalisa-Mascherpa, Giuseppe, “Per un lessico europeo”, p. 625.

24 Paradisi, Gioia, “Ricezione del discorso epico”, p. 610 ; “alla sua validità di struttura atta alla narrazione della materia storica”, orig.

25 Perrotta, Annalisa-Mascherpa, Giuseppe, “Per un lessico europeo”, p. 625 ; “un contatto semantico, simbolico e dunque lessicale tra luoghi specifici”, orig.

26 Pour les études italiennes de philologie textuelle, on mentionne toujours Gianfranco Contini, élève de Bédier en 1934-36 et génial critique du maître. Parmi les autres maîtres italiens engagés dans l’affinement de la théorie ecdotique, mentionnons les classicistes Giorgio Pasquali et Sebastiano Timpanaro (auteur, entre autres, d’une monographie très importante sur la genèse de la méthode de Lachmann), les romanistes d’Arco Silvio Avalle, Cesare Segre, Alberto Vàrvaro et ses élèves.

27 Rinoldi, Paolo, “Phénomènes de cyclisation : grandes et petites gestes”, in ‘Par deviers Rome’, p. 179-206.

28 Mascitelli, Cesare, “Á la recherche d’un modèle perdu : le cas de la ‘mise en cycle’ de Bovo d’Antona”, in ‘Par deviers Rome’, p. 233-242.

29 Barberini, Fabio-Ferrari, Anna, “Éditer le Roland d’Oxford et l’étudier à l’Université de L’Aquila. Quelques cruces”, in ‘Par deviers Rome’, p. 395-410

30 Veneziale, Marco, “Mussafia, Monaci et l’Entrée d’Espagne : autour d’une édition impossible”, in ‘Par deviers Rome’, p. 457-468.

31 Di Luca, Paolo, “La versione ‘abbreviata’ della Chanson d’Aspremont tràdita dal manoscritto P5 (Paris, BnF, nouv. Acq.fr. 10039)”, in ‘Par deviers Rome’, p. 493-504.

32 Palumbo, Giovanni, “‘Consensus non facit veritatem’ : à propos de la fabuleuse genèse de la Chanson d’Aspremont”, in ‘Par deviers Rome’, p. 433-444. Ainsi l’auteur à la p. 433.

33 Ibid., p. 444.

34 Voir surtout Meletinskij, Eleazar Moiseevič, Il romanzo medievale. Genesi e forme classiche, Bonafin, Massimo (éd.), eum, 2018.

35 Pensons par exemple à la collection Kryptádia : Recueil de documents pour servir à l'étude des traditions populaires. 1883-1911. Heilbronn (& Paris). 12 vols, dirigée par Paris. Sur le Toschi folkloriste voir le profil biobibliographique par Bronzini, Giovanni Battista, Paolo Toschi filologo e demologo : antropologo malgré lui, Lares 64/2 (1998), 153-162, et sur les études du folklore de D’Ancona e Novati, voir Rajna, Pio, Francesco Novati e il folklore, Lares 1(1930), 5-8.

36 Donà, Carlo, “Les ‘Cantari’ et la tradition écrite du conte populaire”, Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 20 (2010), p. 225-243, p. 227.

37 Comme l’observait déjà Donà, Carlo, “Dal mito alla letteratura e ritorno : dalla parte del mito”, Medioevo romanzo, XXXIV/1 (2010), p. 33-56, p. 34.

38 Avalle, d’Arco Silvio, Dal mito alla letteratura e ritorno, Milano, Il Saggiatore, 1990.

39 Donà, Carlo, “Tradizioni etniche e testo letterario”, in Lo spazio letterario del Medioevo, 2. Il Medioevo volgare, vol. I, La produzione del testo, Roma, Salerno Editrice, 1999, p. 307-335, 324. Voir passim pour la métaphore archéologique et stratigraphique de Donà, très opportune.

40 Par ailleurs, comme le dit l'incipit du Manifeste du parti communiste, “l’histoire de toute société jusqu’à nos jours, n’a été que l’histoire des luttes des classes ” (Manifeste du parti communiste , Editions sociales, 1947, p . 11).

41 Cirese, Alberto Maria, Il folklore come studio dei dislivelli interni di cultura delle società superiori, Università di Cagliari, dispense per il corso di Storia delle tradizioni popolari, a.a. 1961/62. Maintenant en id., Dislivelli di cultura e altri discorsi inattuali, Meltemi, Milano, 1997.

42 Voir Pasero, Nicolò, “Unicità e pluralità della cultura folklorica medievale”, L’immagine riflessa, XVIII (2009), 11-19. Pasero propose une classification entre des ‘textes-collecteurs’ et des ‘textes-nœuds’, les premiers caractérisés par une configuration documentaire quant à son rapport avec les matériaux folkloriques, les secondes plutôt par une réutilisation créative dudit matériel.

43 Pasero l’observe avec perspicacité, “la natura multipolare della cultura di quest’epoca” (selon J.-C. Schmitt) “trova un corrispettivo nell’idea bachtiniana di plurilinguismo culturale” (Pasero, Tradizioni testuali e immaginario folklorico, p. 5-6).

44 Voire entre autres les études de Grisward (et notamment celles consacrées à la geste des Aimerides) ou celles de Bonafin sur le Voyage Charlemagne, qui mettent en lumière une structure narremique de conte de fée (Grisward, Joël Henry, Archéologie ; Bonafin, Massimo, Guerrieri al simposio. Il “Voyage de Charlemagne” e la tradizione dei vanti, Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2010).

45 Bédier observait : “[il] n’y a pas dans les littératures populaires de livre plus populaire et, quand, sur le dernier champ de foire, paraîtra le dernier colporteur, ce sera pour tirer encore de sa balle L’Histoire des quatre fils Aymon, princes des Ardennes, très nobles et très vaillants chevaliers” (Bédier, Joseph, Les Légendes épiques, IV, 190-91).

46 Sciancalepore, Antonella, “Renaud et Rinaldo : négation et retour du chevalier sauvage”, in ‘Par deviers Rome’, p. 347-356.

47 Sorice, Gabriele, “Invulnerabili e cannibali nelle chansons de geste”, in ‘Par deviers Rome’, p. 655-664.

48 Pioletti, Antonio, “Spaziotempo epico e Opra dei pupi”, in ‘Par deviers Rome’, p. 243-249.

49 Sciancalepore, Antonella, Il cavaliere e l'animale. Aspetti del teriomorfismo guerriero nella letteratura francese medievale (XII-XIII secolo), Macerata, eum, 2018.

50 Sorice, Gabriele, “Invulnerabili e cannibali nelle chansons de geste”, p. 662 ; “multiforme fenomenologia dell’invulnerabilità e del cannibalismo epici”, orig.

51 Ibid., p. 663 ; “credenze tradizionali di tipo folklorico”. Syntagme un peu truiste, me semble-t-il.

52 Je voudrais rappeler seulement, à titre d’information, que l’invulnérabilité aux coups (et aux persécutions les plus cruelles !) se trouve aussi dans les récits sur les vies des saints, qui créent fortement des modèles, où elle est la marque de la prédilection du Tout­puissant ­ pensons, entre autres, aux supplices de Saint Christophe et au premier épisode de la vie de Saint Martin, recueillis par Jacopo de Voragine dans sa Légende Dorée. Pourtant, on pourrait objecter que l’invulnérabilité hagiographique est à son tour de dérivation germanique et guerrière et ainsi de suite en argumentant à l’infini (de manière similaire à l’hypothèse de Fassò, qui considère les anciennes vies des saints comme étant composées sur le modèle des chansons profanes, traitant de la guerre et à l’origine germanique). Pour ma part, il me semble que, lorsque les invulnérables sont les protagonistes des intrigues, il s’agit d’une marque générique d’héroïsme – pensons à tous les héros d’épique invulnérables, à toute latitude. Outre qu’une forme d’héritage ancien (ce qui, il est évident, ne peut manquer d’être), l’invulnérabilité est un signe d’exception et d’élection, ce qui mériterait, avec toutes les conséquences anthropo-poïétiques (et donc narratologiques) du cas, un regard anthropologique bien informé. Pour être clairs, il faudra mettre au point la fonction de l’invulnérabilité héroïque dans des segments narratifs qui peuvent avoir comme probable référent extratextuel primitif les initiations (la référence est évidemment au Propp des racines historiques). D’ailleurs, en revenant sur les berserkir de Sorice, on a souvent parlé de superposition entre rituels d’initiation du Männerbund et mascarades animalières (Dumézil sur les Lupercalia, par exemple). L’adage d’Italo Siciliano est toujours valable : “[i] personaggi invulnerabili non sono creazioni germaniche, ché Achille non era tedesco ed era invulnerabile” (Siciliano, Italo, Le Canzoni di gesta : lezioni di letteratura francese per l'anno accademico 1941­42 al R. Istituto universitario Ca' Foscari di Venezia, Milano, Montuoro, 1942, p. 45).

53 Dusio, Cristina, “‘Plaist vous oïr ques dïable ce fut’. Chapalu nell’epica romanza”, en ‘Par deviers Rome’, p. 505-514.

54 La dernière citation est au signe-littéraire comme “nucleo di coagulo” de Avalle, d’Arco Silvio, Le maschere di Guglielmino : strutture e motivi etnici nella cultura medievale, Milano-Napoli, Ricciardi, 1989. Plus intéressante aurait été la confrontation avec le théoriquement plus dense id., Ferdinand de Saussure. Fra strutturalismo e semiologia, Bologna, il Mulino, 1995, où l’on expose et met en système la théorie saussurienne du “signe-personnage”. Voir donc Bonafin, Massimo, “Prove per un’antropologia del personaggio”, in Le vie del racconto. Temi antropologici, nuclei mitici e rielaborazione letteraria nella narrazione medievale germanica e romanza, A. Barbieri, P. Mura, G. Panno (éds.), Padova, Unipress, 2008, p. 3-18 et les applications de Ghidoni, Andrea, “Il transfert epico tra memoria storica, mito e motivi letterari (con un esempio da Gormund et Isembart)”, in Figure della memoria culturale. Tipologie,identità, personaggi, testi e segni, Bonafin, Massimo (éd.), Alessandria, Edizioni dell’Orso, p. 199-213.

55 Voir Pioletti, Antonio, “Cesare Segre e gli studi sul cronotopo letterario”, Strumenti Critici, XXXIII/ 1 (2018) ; et Pioletti, Antonio, La porta dei cronotopi. Tempo-spazio nella narrativa romanza, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2014.

56 Que l’on peut synthétiser par la devise d’un blockbuster très populaire de la fin des années 80 : “Archaeology [ma qui valga ‘Philology’] is the search for fact… not truth.If it’s truth you’re looking for, Dr. Tyree’s philosophy class is right down the hall” (Indiana Jones and the Last Crusade, Steven Spielberg [réal.], George Lucas-Menno Meyjes [écrs.], Lucasfilm LTD, 1989.

57 Voir Donà, Carlo, “Cantari, fiabe e filologi”, in Il cantare italiano fra folklore e letteratura, Atti del Convegno Internazionale di Zurigo, Landesmuseum, 23-25 giugno 2005, Picone, Michelangelo, Rubini, Luisa (éds.), Firenze, Olschki (Biblioteca dell’“Archivum Romanicum”, serie I, n. 341), 2007, p. 147-170, 147-170 : 165.

Pour citer ce document

Giulio Martire, «Les études italiennes sur les épopées romanes médiévales à travers les conférences de la Société Rencesvals (2/2)», Le Recueil Ouvert [En ligne], mis à jour le : 09/11/2023, URL : http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/389-les-etudes-italiennes-sur-les-epopees-romanes-medievales-a-travers-les-conferences-de-la-societe-rencesvals-2-2

Quelques mots à propos de :  Giulio  Martire

Université de BariDiplômé en Littératures Modernes de l’Université de Milano Statale (thèse en Philologie romane), Giulio Martire est titulaire d’un doctorat recherche de l’Université de Macerata (2020), avec une thèse sur la chanson de geste Le Moniage Guillaume long (étude philologique, édition critique, étude des modèles narratifs et culturels du poème). Il est Actuellement en postdoctorat à l’Université de Bari dans le cadre d’un Projet de Recherche d’Intérêt National.
Il s’intéresse à la philologie des chansonniers médiévaux, la philologie textuelle (ecdotique), les apports des formes narratives du “folklore” (notamment le conte de fées) aux textes culturels du Moyen Âge et de la Modernité, les implications littéraires de la dialectique entre les différents niveaux de culture et la pensée dialectique en générale. Parmi ses publications, “Il canzoniere trobadorico S (Oxford, Bodleian Library, Douce 269) : nuove acquisizioni per un’ipotesi di localizzazione”, Critica del testo. XXIII / 1 (2020) ; “‘Or vient Caresme’ : dialoghi di un eroe e dialettica di una festa nel Moniage Guillaume lungo (I branche)”, Lea, 9 (2020).